Depuis le 21 octobre 2024, le Portugal se distingue en matière de transports avec le lancement du « passe verde », un titre de transport ferroviaire séduisant à seulement 20 € par mois. Cette initiative novatrice permet aux usagers de profiter de deux trajets quotidiens sur la quasi-totalité du réseau ferroviaire portugais, tout en marquant un engagement fort vers une transition écologique. En offrant ainsi une alternative accessible, le pays n’encourage pas seulement les voyages en train mais lutte également contre l’omniprésence de la voiture.
Un succès immédiat
Le lancement de cette offre a suscité un vif engouement, avec un impressionnant 3 000 passes vendus en seulement trois jours. Dans la gare de Santa Apolonia, aux abords de Lisbonne, les files d’attente témoignent de l’intérêt des usagers pour cette nouvelle formule. Selon une jeune étudiante, l’acquisition du passe verde s’est révélée être une démarche simple et rapide, nécessitant uniquement un formulaire, une carte d’identité et le paiement de la somme modique de 20 €.
Des économies significatives
La jeune Adriana da Silva, qui utilise le passe pour aller voir sa grand-mère dans le nord, confirme que ce nouveau système permet de réaliser des économies considérables. En comparaison, le coût d’un aller-retour sans ce titre de transport est largement supérieur, démontrant ainsi l’attrait indéniable de cette solution économique pour les habitants et les étudiants.
Les conditions d’utilisation
Bien que ce forfait soit particulièrement attractif, certaines conditions s’y attachent. Par exemple, les voyageurs devront effectuer une réservation obligatoire pour les trains régionaux, au moins 24 heures à l’avance. De plus, les trains à grande vitesse, tels que les alfa pendulaires reliant Lisbonne à Porto, ainsi que les trains urbains de Lisbonne et Porto, ne sont pas inclus dans cette offre.
Contexte et objectifs de cette initiative
L’idée du passe verde ne date pas d’hier. En effet, un précédent titre avait été instauré en 2022 avec un coût de 49 € par mois, mais son utilisation se limitait à certains trains régionaux. Avec le changement de gouvernement et une volonté affichée d’améliorer la mobilité, cette nouvelle version s’inscrit dans une stratégie plus large de développement durable et de réduction des émissions de carbone.
Une inspiration européenne
La démarche portugaise s’inspire des initiatives de transport mises en place en d’autres pays européens, notamment l’Allemagne avec le Deutschlandticket, qui propose un passe mensuel similaire. Le Portugal, en devenant le premier pays d’Europe du Sud à proposer un forfait aussi compétitif, marque une avancée significative dans le domaine de la mobilité ferroviaire. La France, pour sa part, avait lancé un dispositif limité à 49 € par mois pour les jeunes, mais celui-ci n’a pas rencontré un grand succès.
Des interrogations sur la viabilité
Malgré l’enthousiasme généré par le passe verde, des interrogations subsistent quant à sa viabilité à long terme. Les usagers soulèvent des préoccupations concernant la fréquence des trains, les éventuelles pannes, ainsi que les grèves qui pourraient entraver leur utilisation. La compagnie ferroviaire portugaise (CP) fait face à des défis financiers, et une gestion prudente sera nécessaire pour maintenir ce système en bon état de marche.
Alors que le Portugal s’engage sur la voie d’une mobilité durable et économique, le succès du passe verde pourrait inspirer d’autres nations à emboîter le pas, favorisant ainsi une transformation des modes de transport en Europe. Les prochaines années seront cruciales pour voir si cette initiative peut se pérenniser et se développer davantage dans le paysage ferroviaire européen.